Bonjour !
En ces temps tellement durs, finalement nous sommes effectivement en guerre (d'un autre genre), j'ai la chance d'être encore en bonne santé et je peux encore me permettre de peindre dans mon atelier. Peindre en ce moment est un véritable moment de paix et de grâce. De plus je me fais accompagner par de la musique classique qui nourrit encore plus mon âme, merci les artistes d'avoir composé ces œuvres divines tellement consolatrices !
Ma mère étant confinée en Corse, et j'en suis tellement heureuse ! Mon Dieu si elle était dans un EHPAD, quel cauchemar ! Quelle solitude et quel héroïsme déploie tout ce personnel qui est en train de se sacrifier pour nos anciens que nous avons parqués là bas parce que notre système de société l'a voulu comme ça... Bref ! Ma mère, je ne suis pas prête de la revoir. Peut-être jamais en vie d'ailleurs. Mais il ne faut pas y penser. En attendant je lui envoie des cartes car elle aime qu'on lui écrive, sur des cartes, sur du papier, l'ordinateur, elle n'y a jamais touché. Nous nous écrivons, elle a une belle écriture, régulière, elle s'exprime merveilleusement bien, avec la langue française si douce et si élégante. Pas une faute d'orthographe, c'est délicieux à lire, je ne reçois jamais d'indisposition psychologique liée à une faute d'accord, de conjugaison, bref, j'ai toute liberté à lire ce qu'elle veut me décrire, et je peux laisser cours à mon imagination, la voir se promener lentement du haut de ses 87 ans le long de la mer, savoir qu'elle joue au scrabble tous les jours en vérifiant les mots dans le dictionnaire, elle feuillette encore les pages des livres, elle, elle ne tape pas les mots sur Google (et en plus il faut l'écrire avec une majuscule, je rêve...).
Et puis elle sort son petit calepin et recopie les nouveaux mots qu'elle découvre, par ordre alphabétique, avec leur définition car elle aime les mots, et moi aussi je les aime, comme les couleurs, la vie , les câlins et la mer.
Alors pour la fête des mères bien sûr je lui choisis une carte, un bouquet de fleurs ça va sans dire, on offre toujours des fleurs à une maman. Et puis ça m'inspire je m'y mets, lentement mais sûrement, parce que ce coronavirus me fatigue, me mine, mais la peinture me redonne de la vie, merci la vie merci l'art thérapie !
C'est difficile de peindre les fleurs, je trouve ça vraiment difficile, pas une de pareille, les tons changent tout le temps, les contours sont capricieux, un peu comme la femme ! C'est le royaume de la multitude des couleurs, un vrai feu d'artifice. J'ai mis le temps mais je suis heureuse du résultat, c'est lumineux, à un moment j'ai dit stop on s'arrête, je ressens la résonance harmonieuse, l’œuvre est achevée.
Bon courage les amis, tenons le coup, nourrissons nos âmes de belles choses
qui nous portent vers le haut et nous vaincrons ainsi la barbarie.
Ah ! L'Art, comme ça fait du bien !
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